Véronique Massenot


Je suis tombée dedans à l'adolescence, lorsque j'ai commencé d'écrire à mes nombreux correspondants, un peu partout sur la planète. Poussée par l'envie et le plaisir d'embellir mes lettres, j'ai découvert avec bonheur cette forme d'art originale, que je pratique encore aujourd'hui à titre professionnel... ou pas.
En 2008, dans le cadre d'une série d'ateliers d'écriture au collège - dont le thème est « la correspondance » - j'initie pour la première fois des élèves à l'art postal. Ils sont facilement conquis. Ludique et peu intimidante, cette pratique offre à tous une grande liberté d'expression. Les ados l'adorent... et les autres aussi ! (Je l'ai vérifié depuis à de nombreuses reprises. 💌)





De plus, l'utilisation de matériaux de récupération (carton, emballages, petits objets légers divers...) et la technique du collage (ma préférée !) le rendent très accessible, à la fois peu coûteux et désinhibant pour ceux qui prétendent « ne pas savoir dessiner ».

Au cours de ce genre de projets, j'aime lancer des appels d'art postal. Le résultat est toujours extraordinaire : les courriers affluent et les élèves sont ébahis de recevoir des œuvres, conçues et postées spécialement pour eux, depuis le monde entier. Pour certains, c'est une vraie fenêtre ouverte sur l'ailleurs.
Ce fut le cas aussi pendant le 1er confinement, l'Académie de Versailles m'ayant chargée de mobiliser les artistes en herbe autour du hashtag #monprintemps2020.

Comme le souligne cette excellente définition, l'art postal a l'avantage d'être rebelle à toute marchandisation, valorisant notamment les échanges collectifs, collaboratifs, participatifs - tout ce que j'aime !
D'ailleurs, je l'appelle aussi « l'art généreux » puisque chaque œuvre est faite pour être offerte. Créer à destination de quelqu'un à qui l'on souhaite adresser une marque d'affection, transmettre une émotion, faire une jolie surprise ou juste un petit signe d'amitié... quoi de plus enthousiasmant ?
